Quelles sont les causes des fissures dans les murs ?

Les causes des fissures sont nombreuses et diverses et il est intéressant de connaître les principales pour mieux les comprendre.

Quelques explications sur les fissures des bâtiments

Les fissures constituent la manifestation la plus courante des désordres qui affectent le bâtiment : murs extérieurs, intérieurs, façades, cloisons de distribution, plancher, revêtements, carrelage, dallage, etc…

Selon la classification utilisée dans la norme NF DTU 42.1, les fissures correspondent à des ouvertures linéaires au tracé plus ou moins régulier, dont la largeur est comprise entre 0,2 et 2 mm. En dessous de 0,2 mm, il s’agit de microfissures. Au delà de 2 mm, il s’agit de lézardes.

Les causes de fissures dans les murs

Les fissures dans un bâtiment peuvent avoir différentes causes, et il est nécessaire d’identifier la source du problème pour mettre en place les réparations appropriées. Sans que cela soit exhaustif, voici quelques-unes des causes courantes des fissures dans les bâtiments :

Retrait-gonflement des sols argileux

Les sols argileux se contractent et se dilatent en fonction de leur teneur en eau. Lors des sécheresses, ils se rétractent ; lors des périodes humides, ils gonflent. L’alternance de pluie et de sécheresse entraîne ainsi des variations volumétriques importantes sous les fondations, provoquant des mouvements différentiels susceptibles d’engendrer des fissures sur les murs et façades.

Avec le réchauffement climatique, ces cycles sont devenus plus extrêmes : des épisodes de fortes sécheresses suivis de pluies intenses augmentent fortement la fréquence et la sévérité des désordres. De plus en plus d’habitations sont ainsi exposées aux effets du retrait-gonflement des argiles (RGA).

Végétation à proximité et phénomènes de turbosuccion

La présence d’arbres ou de végétation proche des fondations peut accentuer les mouvements liés au RGA. En période sèche, les racines prélèvent massivement l’eau du sol, amplifiant la déshydratation et donc le retrait de la couche argileuse située sous le bâtiment.

À cela s’ajoute le phénomène de turbosuccion : lorsqu’un arbre épuise rapidement les réserves en eau du sol, la zone sèche créée autour de ses racines agit comme une « pompe verticale » qui attire l’eau des horizons plus profonds. Ce mécanisme entraîne un assèchement plus rapide et plus profond du terrain qu’un simple manque de pluie.

Cet effet peut :

  • aggraver nettement le RGA dans les sols argileux, en augmentant l’amplitude et la profondeur des mouvements ;
  • provoquer des fissures même dans des sols peu argileux, simplement parce que la turbosuccion modifie brutalement l’équilibre hydrique autour des fondations.

De manière plus générale, tout déséquilibre dans la gestion de l’eau autour du bâtiment (turbosuccion, défaut d’évacuation, ruissellement concentré, absence de drainage, pente inadéquate) peut induire des contraintes différentielles au niveau des fondations.

Ce type de problème nécessite souvent des solutions dites verticales, visant à contrôler les transferts d’eau en profondeur : puits drainants, écrans anti-racines, reprise en sous-œuvre ciblée, amélioration du drainage, etc.

Tassement / Affaissement du sol

Ce phénomène peut être d’origine naturel ou déclenché par des activités humaines telles que l’exploitation minière ou la réalisation de travaux (construction de fondations, forage, …) .
Les altérations de la structure du sol résultant de ces activités peuvent conduire à un affaissement du terrain qui entrainent l’apparition de fissures sur les bâtiment à proximité.

Problèmes de fondations

Qu’il s’agisse de conceptions inadéquates, de matériaux de construction de mauvaise qualité ou de méthodes de construction inappropriées, les problèmes de fondations peuvent être la cause de fissures dans les murs.
Des fondations défaillantes peuvent conduire à des affaissements, des fissures ou des déformations, exerçant ainsi des contraintes sur la structure du bâtiment.

Vibrations et mouvements du sol

Les fissures dans les bâtiments peuvent être déclenchées suite à divers facteurs, tels que les vibrations sismiques, les activités humaines à proximité comme la construction, ou le trafic routier intensif.

Les vibrations sismiques, souvent liées à l’activité tectonique, exercent une pression sur les fondations, augmentant le risque de fissures. De même, la construction à proximité et le trafic routier génèrent des mouvements du sol qui, avec le temps, peuvent fragiliser les structures.

Variations de température

Les variations de température, en particulier des cycles de gel-dégel, sont des causes de fissures des bâtiments.
Ces variations thermiques créent des contraintes sur les matériaux de construction et les fondations, provoquant des expansions et contractions répétées.

Le gel peut être particulièrement dommageable, en générant une pression sur la structure notamment si de l’eau s’est infiltrée dans les pierres, briques, joints, …  Le gel du sol peut aussi être la source de mouvements de soulèvement surtout si certains facteurs sont réunis (exemple : sols argileux) et peut déstabiliser le bâtiment et créer des fissures.

Défauts de construction

Les fissures dans les structures peuvent être causée par des défauts de construction, engendrés par des erreurs lors de la conception ou de la réalisation des travaux.
Des joints mal exécutés, un renforcement structurel insuffisant, ou des défauts dans les matériaux peuvent fragiliser la stabilité du bâtiment. Des joints inappropriés permettent l’infiltration d’eau, causant des dégradations et des fissures dans les bâtiments.

Il est important de faire appel à des experts en construction / bâtiment pour évaluer la cause des fissures et déterminer la meilleure approche pour les réparer de manière durable.

Dans certains cas, des travaux de réparation des fondations, de drainage, ou d’étanchéité peuvent être nécessaires pour résoudre le problème à la source. La fissuration est un sujet complexe, les causes sont tellement nombreuses qu’il importe de bien diagnostiquer l’origine avant de réparer efficacement.

Pourquoi mesurer l’évolution d’une fissure sur un bâtiment ?

Un phénomène ne peut être correctement analysé que si l’on peut l’exprimer en chiffre. Grace à la mesure, il est possible de déterminer si la fissure est toujours vivante et donc d’agir en conséquence.

Nous proposons une gamme complète pour réaliser le suivi des fissures dans les murs, vous trouverez des explication pour vous orienter dans la fiche technique sur le choix du témoin en fonction de la fissure / mouvement à mesurer.

Quelle durée d’observation d’une fissure sur un mur faut-il prévoir ?

Il n’y a pas de règle unique car la réponse dépend du contexte et de la cause des fissures des les murs.

Dans tous les cas, il est judicieux de réaliser des mesures très régulièrement au démarrage et de les espacer au fur et à mesure si aucun mouvement n’est constaté.

Dans le cas de fissures du bâtiment liées au mouvement de sols, en règle générale, il est recommandé de laisser les jauges en place pendant une durée d’une année de manière à vérifier si l’alternance des saisons a une incidence sur le mouvement des fissures.
De ce fait un minimum de 4 relevés dans l’année est à réaliser. Concernant le nombre de relevés si 4 est un minimum rien n’interdit évidemment d’en faire plus notamment si vous constatez des variantes importantes.

Pour les cas spécifiques et en cas de doutes, il convient de se rapprocher d’un expert dans le bâtiment qui pourra affiner et adapter les relevés en fonction du contexte.

Comment savoir si la fissure est morte ou vivante ?

La définition d’une fissure morte (par conséquent qui n’est plus active) est une fissure sur le mur d’un bâtiment dont l’ouverture ne varie plus dans le temps, quelles que soient les conditions de température ou de sollicitation de l’ouvrage.

Toujours dans le cas de mouvement de sols, la durée minimum pour considérer qu’une fissure est morte est d’une année. Et sans que cela soit une règle absolue il est d’usage de considérer qu’au delà de 3/10 à 5/10 de mm de mouvement la fissure n’est pas morte.

Pour l’interprétation des résultats de vos relevés nous ne pouvons que vous conseiller de vous rapprocher d’un expert du bâtiment qui pourra vous donner la raison des désordres, leur caractère actif ou non et s’il y a lieu, les solutions à mettre en œuvre.